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Vol Narvik / Evenes (Norvège) -> Stockholm / Bromma (Suède)

Après avoir remis une centaine de litres dans l’avion, j’écoute l’ATIS d’Evenes sur 126,025 MHz avant de demander l’autorisation de mettre en route pour un vol à destination de Stockholm / Bromma (ESSB) à Evenes Tour sur 120,100 MHz..

La tour nous autorise à démarrer et nous demande de rappeler prêt à rouler. La piste est toujours la 17.

Nous roulons vers le point d’attente de la piste 17. Les essais moteurs et la check-list avant décollage sont effectués. Nous nous alignons et décollons rapidement. La route va être longue. Il est 09h03 GMT.

Nous montons à 5.500 Ft (1.700 m) en raison du vent de face assez fort (40 Kt soit 75 Km/h au niveau 100 et 20 Kt soit 37 Km/h au niveau 50) et non au FL 115 comme d’habitude. Nous faisons route sur la Suède qui se situe près des cîmes des montagnes. Nous survolons le fjord de Narvik. Il fait +15 °C au niveau 55.

Passant les premiers sommets, je m’aperçois qu’il y a beaucoup de petits lacs naturels sur les hauteurs. La Scandinavie ne manquera assurément jamais d’eau 🙂 !

Nous quittons définitivement la région des fjords norvégiens avec regret. Les hautes montagnes approchent. Nous passons la frontière norvégo-suédoise à 09h17 GMT. Adieu le Royaume de Norvège !

La région montagneuse est féérique. Glaciers et hauts plateaux se succèdent. Il fait beaucoup plus chaud qu’à l’aller et je pense qu’un certain nombre de plaques de neige vont se réduire encore durant cette période de l’année.

Dans les lacs très calmes à l’instar des fjords se reflètent les cimes enneigées. Belles visions !

Le niveau de vol 55 est assez bas. Narvik nous avait transféré à Bodø Terminal sur 126,450 MHz. Mais passant la frontière, Bodø nous demande de contacter Sweden Control sur 131,050 MHz. Après plusieurs appel, aucune réponse. Nous sommes donc dans une zone de blackout totale niveau communication et le répondeur n’indique plus non plus de contact radar avec le sol. Alea jacta est 🙂 !

Alors que l’avion progresse au-dessus des neiges éternelles, nous survolons des glaciers situés à 1.000 m d’altitude. En général, ces glaciers se trouve à partir de 3.000 m d’altitude en Suisse. Ici, dès 800/1.000 m, on peut en trouver.

Vers le Nord, la chaîne de montagnes scandinaves (appelée aussi Scanie) s’étend jusqu’à l’infini de notre vision. Nous volons avec du vent de face de 20 Kt, soit à 140 Kt (244 Km/h). Nous allons vite arriver sur les plaines désertes de la Suède. Toujours sans aucun contact radio malgré nos essais (Hello Papa Tango Charlie 🙂).

Les hautes montagnes s’éloignent. Il est 09h38 GMT. Nous approchons du cercle arctique polaire.

Les lacs suédois réapparaissent. La Norvège s’éloignent désormais. Il est 09h59 GMT. Le GPS nous indique que nous passons N 66° 33′ et quelques secondes de latitude. A partir de maintenant, la nuit, que l’on a quitté il y a 5 jours va réapparaître pour envelopper notre sommeil. Fini le soleil de minuit :p !

Nous réussissons à capter Sweden Control après plus de 30 minutes de black-out. Une charmante contrôleuse nous informe avoir le contact radar, et que nous sommes autorisés au niveau 50 en route sur Storuman (ESUD) conformément à notre plan de vol. Le transpondeur clignote à nouveau 🙂 ! Un peu de turbulences avec quelques cumulus qui pointent leur nez !

Des lacs tout en longueur font leur apparition, avec de multitudes d’îlots. Nous passons Storuman à 10h40 GMT. Il fait + 15 °C au niveau 55. Tout va bien !

Nous survolons la piste en herbe d’Asele à 11h01 GMT. Voilà deux heures que nous avons décollé et nous en sommes à la moitié du chemin. La température a baissé pour se stabiliser à +14 °C. A 11h05 GMT, Sweden CTR Nord nous transfert sur Sweden CTR Centre sur 132,150 MHz. Nous volons vers Sundsvall qui se situe au bord de golf de Botnie de la mer Baltique.

Il y a des rivières avec des cascades entre Asele et Sundsvall. Des petits villages de pêche au saumon sont disséminés tout le long de ces rapides. En Islande, j’avais déjà vu à des cascades des pêcheurs de saumons au lancer. Ici, ce doit aussi être le cas !

Les rivières deviennent plus importantes. La civilisation aussi. Nous sortons de la zone dite « inohospitalière » qui nécessitait un kit polaire obligatoire à 11h15 GMT. La zone arctique est désormais loin. Nous apercevons le golf de Botnie au loin que nous allons survoler. Ce golf est une partie de la mer Baltique qui sépare la Suède de la Finlande. Sweden CTR nous demande de contacter Sundsvall CTR sur 129,550 MHz.

Nous passons Sundsvall à 11h43 GMT et entrons en pleine mer pour une bonne demi heure. Nous avons les gilets de sauvetage prêt en cas de défaillance grave et une nécessité d’amerrir. Le ciel est très clair. La température est de +15 °C.

Le survol de cette partie de la mer entre Sundsvall (première grande ville côtière depuis notre départ de Narvik) et Gävle va durer 30 minutes. Nous regardons au loin la côte s’éloigner. Nous resterons toujours à 20 NM de la côte au plus (37 Km).

Nous survolons à 12h05 GMT l’île de Bålsön par l’est. Le prochain point est le retour sur un survol terrestre à Gälve dans 29 minutes. Le pilote automatique tient le cap, l’altitude et la vitesse augmente car le vent faiblit. Nous rejoignons 150 Kt de vitesse sol. Sundsvall CTR nous demande de contacter Sweden CTR sur 124,425 MHz, car nous approchons tout doucement des zones de Stockholm.

Nous en profitons pour écouter sur l’ensemble secondaire l’ATIS de Stockholm/Bromma sur 122,450 MHz :

« Ici Bromma Information Alpha enregistrée à 12h20 GMT. Piste en service 12, niveau de transition 55, Vent au sol 110° pour 14 Kt, CAVOK, température au sol de 23 °C, point de rosé de 14 °C, QNH 1008. Informez Bromma Tour que voua avez bien reçu l’information Alpha.« .

Sweden CTR nous demande de prendre un cap au 190° au lieu du 170° et de descendre à 4.000 Ft / 1008 pour éviter les zones terminal de l’Aéroport de Stockholm. Nous exécutons, content d’être au bout du chemin.

La banlieue de Stockholm se dessine. Le trafic devient intense. Sweden CTR donne des instructions à tous, et il faut être attentif lorsqu’au milieu de toutes ses ordres de contrôle, il nous en balance un (en anglais). Nous sommes autorisés à rejoindre le point ALVNAS et descendre à 3.000 Ft / 1008. Le pilote automatique fait cela très bien 🙂 !

De belles maisons font leur apparition. Nous sommes descendus à 3.000 Ft. Sweden CTR nous transfère à Bromma Tour sur 118,100 MHz pour l’approche finale.

Nous passons le point ALVNAS à 13h05 GMT. Nous descendons avec l’accord de Bromma Tour à 2.000 FT / 1008. La piste 12 est en vue.

Bromma nous autorise à nous reporter directement en finale 12. Nous devons rappeler en courte finale. Un avion est autorisé à l’alignement et au décollage en 12.

Nous sommes autorisé à l’atterrissage. Nous posons piste 12 et dégageons par le taxiway Delta. Nous sommes transféré sur Bromma Sol sur 121,600 MHz. Le contrôleur nous indique l’emplacement des pompes à essences afin de faire le plein pour le départ sur Malmö dans 2 jours.

Après avoir remis 218 L, nous parquons l’avion sur le parking de l’aviation générale. Stockholm nous attend, capitale de la Suède !

Vol Stokmaknes (Norvège) -> Narvik / Evenes (Norvège)

En ce Jeudi matin, le soleil est au rendez-vous pour que nous quittions la zone polaire de la Scandinavie. Nous roulons avec le taxi de Melbu à Stokmaknes. Les couleurs sont belles. Le vol va être cool jusqu’à notre escale technique qui est Narvik/Evenes surtout qu’il ne doit durer qu’un petit quart d’heure !

La dernière nuit blanche a été calme. Je ne suis pas sorti car un peu fatigué de mes javas à Tromsø, Östersund et Odense 🙂 ! J’ai donc dormi pas trop tard afin d’être en pleine forme pour cette branche en deux vols assez longue au final. La météo prévoit quelques nuages sur la seconde branche mais aucun sur la petite première. En revanche, le vent ne nous sera pas favorable, et c’est ainsi que j’ai pris la décision de voler bas, au niveau 55 pour la seconde branche et simplement à 5.000 Ft pour la première branche.

Nous passons le pont qui nous relie à l’aéroport. La piste est sèche et il y a un Dash 8 au parking qui vient de se poser. Nous pourrons voir son décollage.

Je prépare l’avion et m’installe à bord. Le plan de vol déposé par Olivia a bien été reçu. Nous mettons en route et remontons la piste après la check-list avant décollage.

Le vent est calme, le ciel bleu. Notre clairance VFR pour Narvik est vol direct à 5.000 Ft, transpondeur 1452. Piste au décollage de Stokmaknes 09, QNH 1013.

Nous décollons à puissance maximum sur cette petite piste.

La vue est magnifique sur ce fjord. Au loin les montagnes enneigées et cette eau calme qui rend très serein lorsqu’on la survole.

Le cap est direct depuis l’axe de piste sur Narvik. Nous montons à 5.000 Ft sans turbulence et suffisamment vite pour survoler le relief sans soucis de sécurité.

Nous survolons des fjords situés entre les Lofoten et Narvik. La frontière norvégo-suédoise est à 15 Km de Narvik. C’est l’un des endroits les moins larges de la Norvège.

Les montagnes sortent de manière abrupte de l’eau pour monter de suite à 1.500 m d’altitude. Le contraste est saisissant entre mer et montagne 🙂 !

Nous écoutons la fréquence ATIS de Narvik/Evenes dès que les 5.000 Ft sont atteints. Il nous reste 9 minutes de vol :

Evenes Information Zoulou enregistrée à 07h50 GMT. Piste 17 en service, niveau de transition 50, vent au sol 200° pour 7 Kt, CAVOK, Température au sol 20° C, point de rosée 12 °C, QNH 1014, vent au-dessus du fjord à 1.400 Ft 120° pour 11 Kt. Informez que vous avez reçu l’information Zoulou.

Nous quittons Stokmaknes Information sur 120,450 MHz pour joindre Evenes Tour sur 120,100 MHz. Nous sommes autorisés à descendre sur le point Fjelldal à l’Ouest.

Nous passons le point puis sommes autorisés pour une semi-directe main droite pour la piste 17. La piste de Narvik est bien visible.

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En finale, nous survolons des étendues boisées avec des petits lacs. Beaux endroits.

La tour nous autorise pour l’atterrissage en 17. Je pose sans problème et me dirige vers la zone d’avitaillement.

Un agent vient nous faire le plein. Nous avons par la suite un vol de 4h00 pour rejoindre Stockholm en direct avec un point de non retour à la fin. La météo annoncée est bonne. Tout devrait aller correctement.

Il est 08h45 GMT. Nous nous préparons au décollage pour 09h00 GMT. Les autorités nous affranchissent des formalités de douanes. Nous respirons l’air Arctique pour la dernière fois.

Escale à Tromsø (Norvège)

Arrivé à Tromsø ville, je débarque à l’hôtel Rica, sur le port, à 300 m du centre-ville. Grand standing d’une chaîne internationale, mais je préfère les petits hôtels familiaux comme celui de Östersund. J’ai la vue sur le port et la cathédrale Arctique construite en 1965 par Jan Inge Hovig. Elle ressemble à l’opéra de Sydney, d’où son surnom « l’opéra de Norvège« .

Ma chambre est confortable. Sol chauffant dans la salle de bain, Wifi gratuit, petit coin salon, frigo, etc… Le soleil étant perpétuel à cette période de l’année, d’épais rideaux ornent la fenêtre.

Devant la sortie de l’hôtel, un ours blanc naturalisé me fait face. Bien que les ours blancs ne sont pas à cette latitude, mais sur la banquise, plus haut, vers les îles norvégiennes Svalbard qui sont à 81° nord de latitude.

La Norvège est très escarpée et parfois peu large (12 Km au plus cours). En dehors de l’avion, les Norvégiens privilégient l’Express côtier qui s’arrête à tous les ports depuis Bergen jusqu’à Tromsø. Cette ligne est d’ailleurs utilisée par le Roi de Norvège nouvellement couronné, afin qu’il rencontre tous ses sujets dans la première année de son règne. Cette tradition date des premiers rois norvégiens non danois.

La ville est construite essentiellement avec des maisons en bois peints, comme en Islande. Bien isolée à l’extérieur, avec des fenêtres plutôt petites pour éviter de trop grandes déperditions, l’habitat norvégien du grand Nord est assez cosy.

Des architectures nouvelles ont fait leur apparition comme la bibliothèque de Tromsø, l’une des plus grandes de Norvège après Oslo, est une oeuvre de verre et d’acier. La lumière passe à travers les vitres et éclaire l’intérieur.

Mon pote suisse Numa, excellentissime étudiant es Lettres, serait fin fou de découvrir les fonds anciens de cette bibliothèque 🙂 !

La ville se reflète dans la bibliothèque. Tromsø est aussi une ville universitaire importante. En effet, Der Universitetet i Tromsø est l’une des sept uni de Norvège, et la plus septentrionale du monde. Elle accueille 6.000 étudiants et de nombreux chercheurs réputés. Elle a été créée en 1968 pour permettre aux jeunes norvégiens du nord de ne pas se déraciner pour leur études.

La ville de Tromsø qui compte 63.000 habitants et le « Paris du Nord« . Les rues ont un charmes des villes scandinaves septentrionales. L’artère principale est la Storgata (traduction : Rue Principale). Tous les commerces importants sont dans cette rue dont la plus grande partie est piétonne.

Tout en étant la capitale du Comté de Troms (la Norvège est un royaume), Tromsø n’est pas si ancienne. Fondée en 1794 (une église existait depuis 1250), elle connut son expansion grâce aux expéditions polaires dont Roald Amundsen est le premier homme à être formellement reconnu avoir atteint le Pôle Nord en dirigeable le 12 Mai 1926.

La Cathédrale Arctique de l’autre côté du fjord, vue depuis Tromsøya (île de Tromsø).

La place du Marché où se situe derrière l’Hôtel de Ville (Rådhus), tout en verre aussi.

Le front de mer à Tromsø et le port de plaisance :

La statue du pêcheur sur la place du Marché, rend hommage aux nombreux marins qui se sont battus contre les éléments pour permettre aux norvégiens de manger à leur faim.

L’Hôtel de Ville est récent. Son architecture se rapproche de celle de la bibliothèque qui se situe juste au Sud de cette bâtisse, sur la Grønngata (rue verte).

Le théâtre de la ville de Tromsø est ancien et en bois. Il est précédé d’un kiosque à musique et d’une statue du Roi Haakon VII, Grand-Père du Roi actuel, qui a refusé le compromis avec les Nazis. Lors de l’invasion d’Oslo par la Wehrmacht le 9 Avril 1940, le Roi et son gouvernement se réfugia à Tromsø avant de devoir rejoindre Londres pour ne pas être pris. Il continua le combat depuis Londres et revint à la libération, accueilli par son peuple comme un héros. Il faut savoir aussi que la Reine (défunte) de Norvège n’était que Maude de Galles, petite fille de la Reine Victoria. C’est ainsi que la lutte depuis Londres fut facilité par les Anglais.

Les banques sont des éléments importants de la vie économique norvégienne. Le pays est fort grâce à la production de pétrole et de gaz en quantité importante via des forages en mer de Norvège. Le pays compte moins de 5 millions d’habitants, et possède un coût élevé de la vie. Les avantages sociaux sont importants mais ont une contre-partie : taxes et impôts sont importants (TVA normale à 25 % alors qu’elle est de 8 % en Suisse).

Les banques possèdent soit des bâtiments modernes, soit des anciens palais (voir photo).

La cathédrale de Tromsø est toute en bois. Elle est le siège du diocèse du Nord-Hålogaland. C’est la cathédrale protestante la plus nordique au monde. Elle a été construite en 1861 sur l’ancien site d’une église construite en 1250.

A 30 m de la cathédrale de Tromsø se situe l’un des meilleurs restaurants de la ville : Chez Emma.

Emma est une jeune chef cuisinière qui dirige un établissement de choix : Toutes les serveuses sont blondes, parlent au moins 4 langues, savent expliquer l’origine des plats. On y mange des steaks de baleine moëlleux à souhaits ! C’est un endroit qu’il faut absolument fréquenter au moins une fois durant un séjour !

http://www.emmasdrommekjokken.no

Les terrasses sont bondées, même à minuit 🙂 Prendre une bière avec ses lunettes de soleil à minuit, c’est top-moumoutte 🙂 !

Des bateaux de croisière sont amarrés quelques heures au port de Tromsø avant de reprendre la mer vers les îles Lofoten.

Je reste une seconde journée (Mardi 7 Juin) à Tromsø sans effectuer de vol. Repos et visites. Puis nous décollerons le Mercredi 8 Juin pour le Cap Nord !