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Escales entre deux étapes

Escale à Stockholm (Suède)

Posé sur l’aéroport de Bromma pratiquement dans la ville, nous allons par taxi à l’hôtel Mornington. Nous resterons deux jours à Stockholm.

Après m’être installé dans une chambre spacieuse, je prends le bus pour aller à BrommaPlan, la station de métro qui rallie la capitale.

Dans le métro, de nombreux jeunes garçons (10-14 ans) ont des fleurs à la main. Surpris que ces gamins soient avec des fleurs systématiquement, je pose la question à l’un d’eux. Déjà, à 12 ans, ça parle presque couramment l’anglais 🙂 On est loin de ce résultat en France ! Le môme me dit que c’est le dernier jour de cours et qu’il est normal d’apporter des fleurs à sa prof ou une bouteille de gnôle à son prof (les pauvres ! Ils doivent se prendre une de ces bitures en fin d’années 🙂 )

Je sors à la station T-Central à Stockholm. Place assez moderne.

Je prends un plan de la ville. Je me dirige vers le Palais Royal. Les rues piétonnes du « old center » sont étroites et animées. Au détour d’un portail apparaît un petit panneau qui nous rappelle que la langue française, bien qu’en perte de vitesse, reste encore ancrée en Europe.

(Cliquez sur les photos pour les agrandir).

Je traverse un pont et sur une petite île près du Palais Royal se trouve le Parlement. Beau bâtiment et sécurité discrète mais efficace. L’accès au Parlement est possible par deux ponts qui sont protégés par des lions en pierre.

Le Parlement dont chaque chambre possède un côté de l’île à travers un bâtiment de style renaissance,

Je franchis le second pont à l’autre rive de l’îlot. Je débouche sur une place où se situe le Palais Royal. En effet, la Suède est un royaume dont le souverain est Carl XVI Gustav, 65 ans, 7ème Roi depuis son aïeul Bernadotte (général Français Bonapartiste), sur le trône depuis 37 ans, très controversé ces derniers temps en raisons du rumeurs persistantes sur sa vie de play boy impénitent. Cela dit, on sent dans les institution un réel respect pour la chose royale et la continuité de la représentation de l’état. La monarchie en Suède est vieille de plus de 1.000 ans.

Le Palais est imposant. Construit par Jean III au XVIème siècle sur l’emplacement d’une ancienne forteresse, comporte près de 600 pièces sur plusieurs ailes. La construction a duré pratiquement plus d’une centaine d’années, car fait en plusieurs tranches.

Le Palais est défendu symboliquement par la Garde Royale tout autour du Palais. Il y a également quelques policiers en civil avec des oreillettes qui surveille les éventuels flux de personnes autour du Palais.

Je pénètre dans le Palais pour le visiter. Les bureaux du Roi et des membres de la famille royale sont au Palais. Mais le domicile du Roi est au Palais de Drottningholm. Le Palais sert aussi à loger les hôtes de marques du Royaume, tel les chefs d’états ou toutes personnes importantes invitée par la Cour. Enfin, le Palais Royal possède tous les attributs de la royauté. Nous verrons plus tard la salle du Trône (the State Hall), la salle du Trésor Royal où sont gardés les symboles de la monarchie (couronne, sceptre, globe terrestre et épée). Le Palais est aussi utilisé pour les ouvertures de la session parlementaire où le Roi préside la cérémonie dans la salle du Trône, ainsi que tous les grands moments de la vie du monarque (couronnement, naissance, baptême, mariage, obsèques…)

Il est indéniable que Louis XIV et Versailles ont rayonné dans l’Europe à tel point que certaines salles du Palais ressemble à celles de Versailles. Des artistes Français ont été conviés à décorer et harmoniser les intérieurs et extérieurs du Palais.

La cour carré intérieure est le lieu de regroupement et des prises d’armes.

Les escaliers sont richement décorés de marbres et de statues en pierres de couleur ou en bronze.

Au premier étage, une pièce est dédiée aux ordres dont le Roi est le Commandeur. La symbolique de la panoplie est restée présente à travers les siècles. Les monarques arborent leur attachement aux décorations dont ils sont les séculaires détenteurs, que ce soit des ordres suédois ou étrangers. Le costume d’apparat est significatif :

En France, la République a laissé au Président de la République la présidence des ordres honorifiques, ce qui n’est pas le cas en Suède. Le Souverain, représentant intemporel de la Nation, assume et assure la continuité de l’existence de l’état, et est indissociable.

Voici les différents ordres représentés dans la salle des Blasons :

Lorsqu’une soirée est prévue, le Roi et le Reine ne se disent pas « Que mettons-nous ce soir ?« . Que nenni ! La guide m’explique que c’est le Chef du Protocole qui définit quels uniformes d’apparat et quelles décorations vont être affichées en fonction du ou des visiteurs. Il est clair que si le Président de la République Française vient au Palais, le Roi arborera sa Grand Croix de la Légion d’Honneur dont le souverain (et non la personne) est dépositaire.

La salle du Conseil du Roi. C’est ici que le Roi reçoit le Gouvernement suédois. Les rideaux sont tirés lorsque la salle n’est pas utilisée pour préserver les couleurs des tissus tendus beiges et tachetés d’écussons.

A côté de la salle du Conseil se situe en contre-bas la salle du Trône, appelée ici « Hall de l’état« . Le Roi de Suède est couronné devant tous les pairs et autorités étrangères représentés par leurs Ambassadeurs. Chaque ouverture de session du Parlement (qui est juste à 200 m du Palais) se fait ici en présence des souverains.

On se croirait à Swedenborg en 1937 dans le Prince Eric 🙂

Après la salle du Trône, je me dirige vers les appartements du Palais. L’iconographie du Roi est partout. Un buste préside l’antichambre d’un salon de réception.

Je ne vous explique pas le personnel qu’il faut pour entretenir le Palais (rien que le lustre à épouster… 🙂 ) !

Mon pote Numa aurait bien aimé cette pièce : Une table de travail, des livres dessus, une lumière pénétrante mais non agressive. C’est une salle de travail jouxtant le bureau du Prince Héritier (ex-bureau, puisque cette dernière, en l’occurence, Victoria, a ses bureaux dans une partie non visitable du Palais).

La chambre pour des invités de marque. Noté le lit « king size » (c’est le cas de le dire 🙂 ) et le paravent d’époque.

Je passe sur d’autres pièces qui sont toutes aussi jolies, mais d’un style un peu pesant. Je n’aimerais pas habituer un tel Palais, car même si la fonction est prestigieuse, elle est, au définitif, encombrante si on n’aspire pas à être marié à la Nation que l’on dirige. Le pouvoir suprême ne m’a jamais attiré, comme la plupart d’entre nous. Je ne suis pas sûr qu’un jeune Prince Héritier vive sa fonction à l’adolescence avec une grande joie.

De plus, la fonction est également liée à la chose religieuse, puisque certaines monarchies, comme celle de Grande Bretagne ou le Maroc, sont détentrice de l’autorité religieuse. De quoi bien s’assombrir la vie, surtout lorsque l’on voit le style très avenant de la chapelle royale, belle par son art, chiante par son atmosphère.

Bien que le Palais soit immense, j’avais un besoin soudain de regagner l’air libre et la lumière. Cette vie d’un autre temps, largement poussiéreuse à mes yeux, m’engageait à aller visiter d’autres choses rapidement.

Je fis l’impasse sur les bijoux de la Couronne, car en plus, les appareils photos étaient interdits. Comme si la prise d’image allaient désacraliser les symboles du pouvoir 🙂 !

Je me dirigeai donc vers la mer. Stockholm est construit autour d’une rade qui va bien à l’intérieur des terres. La mer est présente dans toute la ville. Je vois qu’il y a des transports maritimes pour se déplacer dans les différentes places de la ville. Un ticket de 120 SEK (15 €) est valable 24 heures sur tous les bateaux de la capitale. Banco ! J’achète.

J’attends donc le prochain bateau. Au loin, j’entends des rires et des chants. Comme le bateau est annoncé dans 5 minutes, je reviens vers l’artère qui est près du Palais.

Aujourd’hui, c’est le dernier jour de classe. Les étudiants fêtent cet événement bruyamment et en convoi. La bière coule à flot. Les filles hurlent avec les sonos dans des camions de chantier (pour sécuriser le bétail 🙂 ) et les garçons arrosent de bière les passant. La fête est sposorisée par Calsberg qui, nous le savons tous, milite pour empêcher les jeunes de boire 🙂 ! Une fête qui aurait bien plu à Niels, mon filleul adoré :p

Là, c’est carrément un livreur de fûts de bière qui convoient les étudiants 🙂

Bon, après les ors du Palais Royal (devant lequel ils chantent des paillardes), ça change d’ambiance.

Bon, nous en Suisse, on a les « Promos du Locle« , ce n’est pas mieux : tout le monde finit à 3h00 du matin complétement déchenillé 🙂 !

Le bateau arrive ! Laissons-les faire la fête (qui durera jusqu’à la nuit qui arrive ici vers 22h00 et finit à 2h00 du matin).

La rade de Stockholm se divise en plusieurs branches dont certaines parties de la ville sont nichées sur des îlots. De beaux bateaux sont amarrés sur les quais, donnant à la ville un air de grand port du XIXème siècle !

Naviguer entre les îlots de la capitale sur cette rade aux mille reflets, c’est fantastique, surtout qu’il fait chaud (environ 25 °C), ce qui nous change de Tromsø où il faisait 8 °C !

Après plusieurs haltes que je laisse passer, je décide de mettre pieds à terre sur un des îlots où se situe une ancienne caserne militaire et un château. Le débarcadère arrive.

Je marche sur le bord des îlots et passe des passerelles qui les relient entre eux. Un minuscule bout de terre me semble intéressant à visiter.

Des voiliers sont amarrés un peu partout dans la rade. Des endroits sont de vrais petits ports.

Il n’y a pas que des voiliers adossés à la rade. Des grands paquebots font escale à Stockholm avant de remonter dans le grand nord, en Laponie.

Je remonte un chemin sur ce petit îlot. Voie unique. Vers quel point me mène-t-elle ?

Elle me mène vers un promontoire qui surplombe la connexion entre les différentes rades de la ville. Des bateaux font la navette.

Derrière moi se dessine un petit château que j’avais vu depuis le bateau. Il abrite un club royal très sélect.

D’autres villas sont bien placées sur ces petits îlots. Ce doit être des maisons dont le prix n’est pas chiffrable.

Sur un autre îlot, un parc et une caserne reconvertie en hôtel restaurant. Probablement le plus atypique de la ville. Je me promène dans le parc à l’ombre des grands arbres. Au détour d’un chemin, des œuvres d’art font du bruit et se meuvent comiquement.

L’hôtel en question :

Ayant fait le tour des deux îlots, je retourne prendre le bateau au débarcadère où j’étais descendu.

L’arrêt suivant est dédié à un parc d’attraction posé sur pilotis. En plein centre ville, c’est une idée ! En général, ce genre de loisirs est repoussé à la périphérie. La ville a voulu ainsi rendre attrayant pour le tourisme le centre-ville au-delà des vieilles pierres et des bateaux.

Il ne faut pas que les chaînes cèdent, sinon, c’est le cul dans l’eau (froide) assuré ! ^^

Je débarque à nouveau vers une autre partie de la ville pour atteindre les rues marchandes et le vieux Stockholm.

Je parcours les rues étroites du vieux Stockholm. Rues souvent pavées et rectilignes.

Des petites places à l’ombre me rappellent un peu le style méditerranéen. Pourtant, nous sommes à plus de 60 ° Nord de lattitude 🙂

Au sortir du labyrinthe des ruelles, je tombe sur la statue de Gustav III qui fut un grand Roi de Suède.

Il fait chaud. La jeunesse se désape. C’est le signe que l’été est là !

Je flâne sur les quai près du vieux Stockholm. Des pontons et toujours des bateaux. Les Suédois sont aussi des marins !

Sur le port principal, près des grands hôtels de luxe, je trouve une multitude de vieux caboteurs, bateaux, chalutiers anciens… Très joli !

Entre les pontons, des enfants (8 ans environ) jouent seuls au bord de l’eau à pêcher le poisson. Signe particulier des pays de Scandinavie : Ils ont des gilets de sauvetage, Ici, on ne plaisante pas avec la sécurité !

La liseuse de contes (d’Andersen ?) fait face à la rade. Elle rappelle qu’ici, les traditions se transmettent beaucoup par les écrits.

Les jeunes Suédois et Norvégiens jouent à un jeu qui utilise des bout de bois (ce n’est pas ce qui manque en Suède). Il s’agit (après renseignement auprès desdits jeunes) d’un jeu qui date de l’époque viking et qui s’appelle le Kubb (bloc de bois en dialecte Gotland – île suédoise de la mer Baltique). Le jeu consiste à renverser les blocs de bois à l’aide de bâtons. Parmi ces morceaux de bois, un est plus grand. Il s’agit du Roi (eh oui, nous sommes en monarchie dans tous les pays scandinaves à l’exception de la Finlande). Les règles peuvent varier selon les régions. Le but est de renverser le Roi.

Ce jeu est surnommé « jeu d’échecs viking« .

Je laisse les ados continuer leur partie, et je poursuis ma visite. De prestigieuses maisons sont le long de la rade principale. Un peu la Croisette Suédoise 🙂

Le temps de passer devant l’Opéra de Stockholm, et je prends le chemin du métro pour rentrer. Il est déjà 18h00 (heure locale).

Les jeunes sont toujours dans le camions à chanter et boire. Certains sont complétement allumés par la bière. Le premier jour des vacances va être difficile 🙂

En allant prendre le métro, je tombe sur Mlle de Terny. Ah non, une caricature de ce personnage d’un roman de Serge Dalens. Elle vaut le détour :p !

Je rentre à l’hôtel. Dans le métro, des jeunes sont avec leur vélo, comme en Suisse. D’autres, torses nus, respirent l’air et prennent le soleil à travers la vitre.

Stockholm est une ville très belle et très propre. La Suède est très exigeante sur le fait que ses rues soient entretenues et propres. Ce qui n’est pas le cas des villes du Danemark où règnent travaux non finis, immondices et clochards.

Escale à Stokmaknes (Norvège)

Une fois quitté l’aéroport, nous nous dirigeons vers Melbu en taxi. Les îles Vesterålen sont reliées par des ponts immense qui permettent le passage des ferry côtiers. La montée de ces ponts est impressionnante 🙂 !

Nous roulons vers Melbu, au fin sud de l’île Vesterålen. En face de nous se déroule les îles Lofoten où nous projetons de faire un saut en ferry. D’ailleurs, notre hôtel se situe dans un petit port de pêche, face au débarcadère du ferry qui relie les Vesterålen aux Lofoten. Au passage, le taxi passe devant des maisons typique du grand nord norvégien. On retombe sur des architectures proches de celles que je connais en Islande.

Arrivé à l’hôtel, nous avons des chambres cosy à côté du port de pêche. L’accueil est chaleureux, le jeune norvégienne qui est la réception s’occupe vraiment de savoir ce dont nous avons besoin. Nous déposons nos affaires, et nous allons au bac. Un bac vient de partir. On se renseigne sur le prochain départ et le prix des billets. 100 Nok (Norge Krone), soit environ 9,40 € ou 11,40 Sfr pour l’aller-retour par personne. Nous regardons le ferry prendre les voitures et partir !

Ces ferry sont des « roro« , car ils peuvent naviguer dans les deux sens et n’ont pas besoin de faire demi-tour pour aborder l’autre quai. L’étrave peut se lever des deux côtés, et les véhicules ressortent en marche avant sans avoir à faire de manœuvres.

Nous allons visiter le petit village de pêcheur. En dehors de la route qui mène au débarcadère, les autres rues sont peu larges et goudronnées de manière grossière. Il y a une banque et un distributeur de billets, des supermarchés ouverts jusqu’à 22h00, un bar, quelques commerces. L’hôtel où nous sommes fait également restaurant, bar, et salle de conférence.

Un bon bricoleur a construit sa villa sur une barge amarrée dans une anse près du port. L’idée est assez saugrenue, compte-tenu des tempêtes importantes et des vents assez forts l’hiver.

Les maisons sont bien entretenues. Peintures vives et gazon soigné. Il y a un magasin qui vend des tondeuses à gazon sur l’île 🙂

L’église se situe le plus loin de la mer, à l’arrière du village. Elle a des fondations en pierre granitiques, mais sa structure est entièrement en bois, comme pratiquement toutes les églises anciennes de Norvège. Celle-ci date de deux siècles.

A côté se trouve le cimetière. Comme en Islande, les personnes sont enterrées directement dans la terre, caveau ni pierre tombale horizontale. L’orientation des tombes sont toutes dans le sens du cœur de l’église.

De retour dans le village, nous passons devant une autre maison en très bon état, repeinte et superbe.

Il y a un monument aux morts relatif à la seconde guerre mondiale. Les Norvégiens, une fois envahis par les Allemands, se sont défendus sans arrêt contre l’occupant. Le Roi Haakon VII ayant lancé le signal de la résistance, il y eût beaucoup de morts par représailles ou par des opérations qui ont mal tournées. Ce monument est à côté d’un kiosque à musique très décoré. Les fanfares et la musique ont une importance primordiale dans le folklore nordique.

De retour au débarcadère, j’embarque sur le ferry qui relie Melbu aux Lofoten. 20 minutes de traversées.

Le port de Melbu est en deux parties : le port de plaisance, à part, et le port commercial qui regroupe le débarcadère, et les usines de conditionnement de poissons.

Nous faisons route sur le Sigrid. Le temps s’améliore et le soleil pointe le bout de son nez 🙂

La profondeur entre les îles Vesterålen et Lofoten est importantes. Le marin m’indique qu’elle descend à plus de 1.000 m entre les deux îles. Les montagnes sous-marines émergent de l’eau et deviennent des îles, mais les vallées aquatiques existent bien.

Entre les deux îles, les couleurs, grâce au soleil, reprennent vie. L’eau est assez calme. Des voiliers sont visibles durant la traversée.

Un passager norvégien me raconte que durant la seconde guerre mondiale, les résistants coulaient les barges qui transportaient le minerai et l’eau lourde pour l’Allemagne de telle manière que le chargement tombe au milieu, au plus profond, afin qu’aucune tentative de récupération ne soit possible.

L’eau n’est pas franchement chaude. Les glaciers et neiges éternelles fondent et s’ajoutent à l’eau de mer. La nature et les densités des eaux respectives font que l’eau douce reste en surface et l’eau de mer en profondeur. C’est ainsi que l’eau dans les fjords et entre les îles peut sembler peu salée.

Nous approchons des Lofoten. Pour ceux qui ont lu les romans initiatiques de Serge Dalens, écrivain franc-comtois enterré à Malans, la Norvège et Swedenborg, cette principauté fictive, ont une place importante. Je me rappelle des dessins de Pierre Joubert qui illustraient à merveille cette saga lue dès mon adolescence. L’ambiance décrite dans les années 36-45 est bien celle, légèrement modifiée, que j’ai retrouvé dans les comportements et les us et coutumes encore bien ancrés.

La fonte des neige crée des cascades qui ornent les pentes abruptes des montagnes.

Je suis monté sur la passerelle du bateau. En regardant les montagnes enneigées et la mer, j’ai l’impression de faire partie d’une expédition en Antarctique, passant les îles Kergelen :p

Le ferry ralentit. Il entre dans la baie de l’île de Svolvær, première des Lofoten. Le vent faiblit, le froid est moins intense.

L’embarcadère semble désert. Pas un chat 🙂 La nature sauvage !

Nous débarquons. La nature semble généreuse : l’herbe est grasse, l’eau douce est là. Nous voyons un petit village d’éleveurs de moutons, dont la plupart sont encore tout petits. Cela fait très « petite maison dans la prairie » 🙂

Des maisons de bergers sont là. Habitées, mais silencieuses. Le berger semble être dans la montagne…

Reprenant la route vers l’Ouest, nous trouvons un petit village contigu à une pêcherie qui se situe au bord du bras de mer. Ces maisons un peu perdues dans cette grande île forment un quartier sans aucun commerce. Le premier village est Melbu à 20 minutes de ferry ou Svolvær à 20 minutes de voiture au sud de l’île.

Bien qu’isolées, ces maisons bénéficient d’un confort hors pair. Il faut savoir qu’en hiver, entre fin Novembre et début Février, le soleil ne se lève pas, et il y a au mieux quelques heures de luminosité faible aux alentours de midi. L’isolement insulaire et la position par-rapport au cercle polaire font que les gens bénéficient suffisamment de déductions fiscales pour rester ici et avoir un sweet home à la mesure des éléments naturels.

Dans ce petit village sans église et sans commerce, la population a aménagé un petit terrain de foot pour les enfants. En effet, être jeune Lofotonien pose des problème à l’âge des nouvelles technologies et du déplacement facilité. Le peu de circulation et l’isolement font que les enfants sont libres de vadrouiller sans risque, de pêcher au bord du fjord ou de se déplacer à vélo. Pour l’école, il y a des passages de bus, une petite cahute pour s’abriter du vent en les attendant. Les plus grands doivent prendre le ferry pour aller étudier sur l’île Vesterålen à Stokmaknes.

Au total, j’ai compté 9 villas dans ce petit concentré d’habitations autour de la pêcherie et de l’usine de transformation du poisson. J’apprends qu’il y a un petit magasin d’alimentation au sein même de l’usine et développé par la société qui l’exploite. Il est réservé aux seules familles des employés et les prix sont subventionnés par la société afin de faciliter l’approvisionnement des familles. Celles qui ont besoin de quelque chose de particulier peuvent le commander et la marchandise, selon la provenance, peut être acheminée dès le lendemain.

L’usine est ultra moderne. On sent toute la puissance de la société norvégienne à développer durablement une activité insérée socialement et économiquement. Rien ne semble avoir été laissé au hasard. Chaque grande île possède son aérodrome (piste de 900 m), son hôpital, ses services publics. On ne rapatrie pas tout dans la plus grande ville du coin pour faire des économies, au contraire. On considère que l’implantation locale est une force en Norvège, car les productifs sont ceux qui mouillent la chemise sur les plate-forme pétrolière, ou dans ces lieux de pêche. L’état et le Roi semblent très à l’écoute des forces vives 🙂

Le temps s’est nettement amélioré. Les couleurs reprennent du contraste et le bleu de la mer redevient celui que l’on aime.

Dans les îles Lofoten, chaque famille a son sauna et son bateau. La pêche et les ballades en mer sont les hobbies préférés des norvégiens, et c’est à cette saison sans nuit et les moins fraîches qu’ils profitent au maximum des possibilités de s’évader.

Je reviens vers le débarcadère et attends le prochain ferry pour revenir au village de Melbu et à l’hôtel. Cette plongée dans la Norvège profonde est rassurante : La campagne peut être accueillante lorsque un certain nombre de choix sociaux sont faits. Je me rends bien compte que la volonté politique d’un pays peut vraiment changer le quotidien des gens, à condition de se préoccuper des attentes réelles de ces derniers.

Quelques nuages d’altitude, des Alto-Cumulus, font leur apparition. Le ferry part avec peu de monde. Il est 19h00 heure locale, et il est temps d’aller manger. Les restaurants ferment vers 20h00 aux Lofoten car la population soupe vers 18h30.

L’intérieur du ferry est aménagé. Il y a un kiosque pour acheter boissons et nourritures, journaux et cigarettes (bien qu’il soit interdit de fumer à l’intérieur du bateau).

Je rentre à l’hôtel, soupe et prépare les deux legs de demain qui seront longs : Nous allons à Stockholm, la capitale de la Suède !

Escale à Tromsø (Norvège)

Arrivé à Tromsø ville, je débarque à l’hôtel Rica, sur le port, à 300 m du centre-ville. Grand standing d’une chaîne internationale, mais je préfère les petits hôtels familiaux comme celui de Östersund. J’ai la vue sur le port et la cathédrale Arctique construite en 1965 par Jan Inge Hovig. Elle ressemble à l’opéra de Sydney, d’où son surnom « l’opéra de Norvège« .

Ma chambre est confortable. Sol chauffant dans la salle de bain, Wifi gratuit, petit coin salon, frigo, etc… Le soleil étant perpétuel à cette période de l’année, d’épais rideaux ornent la fenêtre.

Devant la sortie de l’hôtel, un ours blanc naturalisé me fait face. Bien que les ours blancs ne sont pas à cette latitude, mais sur la banquise, plus haut, vers les îles norvégiennes Svalbard qui sont à 81° nord de latitude.

La Norvège est très escarpée et parfois peu large (12 Km au plus cours). En dehors de l’avion, les Norvégiens privilégient l’Express côtier qui s’arrête à tous les ports depuis Bergen jusqu’à Tromsø. Cette ligne est d’ailleurs utilisée par le Roi de Norvège nouvellement couronné, afin qu’il rencontre tous ses sujets dans la première année de son règne. Cette tradition date des premiers rois norvégiens non danois.

La ville est construite essentiellement avec des maisons en bois peints, comme en Islande. Bien isolée à l’extérieur, avec des fenêtres plutôt petites pour éviter de trop grandes déperditions, l’habitat norvégien du grand Nord est assez cosy.

Des architectures nouvelles ont fait leur apparition comme la bibliothèque de Tromsø, l’une des plus grandes de Norvège après Oslo, est une oeuvre de verre et d’acier. La lumière passe à travers les vitres et éclaire l’intérieur.

Mon pote suisse Numa, excellentissime étudiant es Lettres, serait fin fou de découvrir les fonds anciens de cette bibliothèque 🙂 !

La ville se reflète dans la bibliothèque. Tromsø est aussi une ville universitaire importante. En effet, Der Universitetet i Tromsø est l’une des sept uni de Norvège, et la plus septentrionale du monde. Elle accueille 6.000 étudiants et de nombreux chercheurs réputés. Elle a été créée en 1968 pour permettre aux jeunes norvégiens du nord de ne pas se déraciner pour leur études.

La ville de Tromsø qui compte 63.000 habitants et le « Paris du Nord« . Les rues ont un charmes des villes scandinaves septentrionales. L’artère principale est la Storgata (traduction : Rue Principale). Tous les commerces importants sont dans cette rue dont la plus grande partie est piétonne.

Tout en étant la capitale du Comté de Troms (la Norvège est un royaume), Tromsø n’est pas si ancienne. Fondée en 1794 (une église existait depuis 1250), elle connut son expansion grâce aux expéditions polaires dont Roald Amundsen est le premier homme à être formellement reconnu avoir atteint le Pôle Nord en dirigeable le 12 Mai 1926.

La Cathédrale Arctique de l’autre côté du fjord, vue depuis Tromsøya (île de Tromsø).

La place du Marché où se situe derrière l’Hôtel de Ville (Rådhus), tout en verre aussi.

Le front de mer à Tromsø et le port de plaisance :

La statue du pêcheur sur la place du Marché, rend hommage aux nombreux marins qui se sont battus contre les éléments pour permettre aux norvégiens de manger à leur faim.

L’Hôtel de Ville est récent. Son architecture se rapproche de celle de la bibliothèque qui se situe juste au Sud de cette bâtisse, sur la Grønngata (rue verte).

Le théâtre de la ville de Tromsø est ancien et en bois. Il est précédé d’un kiosque à musique et d’une statue du Roi Haakon VII, Grand-Père du Roi actuel, qui a refusé le compromis avec les Nazis. Lors de l’invasion d’Oslo par la Wehrmacht le 9 Avril 1940, le Roi et son gouvernement se réfugia à Tromsø avant de devoir rejoindre Londres pour ne pas être pris. Il continua le combat depuis Londres et revint à la libération, accueilli par son peuple comme un héros. Il faut savoir aussi que la Reine (défunte) de Norvège n’était que Maude de Galles, petite fille de la Reine Victoria. C’est ainsi que la lutte depuis Londres fut facilité par les Anglais.

Les banques sont des éléments importants de la vie économique norvégienne. Le pays est fort grâce à la production de pétrole et de gaz en quantité importante via des forages en mer de Norvège. Le pays compte moins de 5 millions d’habitants, et possède un coût élevé de la vie. Les avantages sociaux sont importants mais ont une contre-partie : taxes et impôts sont importants (TVA normale à 25 % alors qu’elle est de 8 % en Suisse).

Les banques possèdent soit des bâtiments modernes, soit des anciens palais (voir photo).

La cathédrale de Tromsø est toute en bois. Elle est le siège du diocèse du Nord-Hålogaland. C’est la cathédrale protestante la plus nordique au monde. Elle a été construite en 1861 sur l’ancien site d’une église construite en 1250.

A 30 m de la cathédrale de Tromsø se situe l’un des meilleurs restaurants de la ville : Chez Emma.

Emma est une jeune chef cuisinière qui dirige un établissement de choix : Toutes les serveuses sont blondes, parlent au moins 4 langues, savent expliquer l’origine des plats. On y mange des steaks de baleine moëlleux à souhaits ! C’est un endroit qu’il faut absolument fréquenter au moins une fois durant un séjour !

http://www.emmasdrommekjokken.no

Les terrasses sont bondées, même à minuit 🙂 Prendre une bière avec ses lunettes de soleil à minuit, c’est top-moumoutte 🙂 !

Des bateaux de croisière sont amarrés quelques heures au port de Tromsø avant de reprendre la mer vers les îles Lofoten.

Je reste une seconde journée (Mardi 7 Juin) à Tromsø sans effectuer de vol. Repos et visites. Puis nous décollerons le Mercredi 8 Juin pour le Cap Nord !

Escale à Östersund (Suède)

Arrivé à Östersund, je prends possession de ma chambre à l’hôtel Jämteborg, au bord du lac. Chambre spacieuse à 50 €, petit déjeuner (scandinave) compris, avec un coin salon et une vue imprenable sur le lac, orientée ouest, soleil couchant (bien qu’il ne se couchera point 🙂 )

(Je rappelle que vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir en format plus grand).

Je sors visiter la ville. Au bord du lac, de belles maison en bois avec des parcs bien verts se suivent. Tout semble buccolique dans cette contrée.

Je me dirige vers le lac où semble y avoir une activité à cette heure de la journée.

Il y a beaucoup de voiliers. Il semble que ce soit un sport nautique très prisé, étant donnée que les lacs sont relativement grands, et que les conditions de navigations sont moins dangereuses qu’en mer.

L’eau du lac n’est pas des plus chaude : je l’estime à 10 °C. Cela tranche avec l’eau de la Méditerranée où je me suis baigné la semaine dernière au cours d’une autre mission à Cap d’Agde. Il est clair que ce n’est pas le même climat. Les gens sur les bateaux sont habillé à la bretonne :p !

Le lac se situe à environ 500 m d’altitude. Mais il y a le contraste du bateau et des pistes de ski (de nuit). Il faut savoir qu’ici, en Décembre, le jour ne dure que qu’une ou deux heures. Il faut donc occuper les populations 🙂

Voici un panneau ^^ qui aurait fait plaisir à mon coéquipier du périple précédent, lorsque j’ai fait le tour de la Méditerranée en Piper en 2007. 4 ans déjà 🙂

Il y a beaucoup de ponts en Suède qui relient les îlots entre eux. Ces ponts sont pour les automobiles, et d’autres sont fait pour les cyclistes et les piétons.

L’art est présent partout en Scandinavie. Des statues, bronzes, tableaux dans les chambres, etc… C’est très plaisant et cela dénote de la place de la culture dans la vie des Suédois.

A l’heure des frasques sexuelles de nos chers hommes politiques, je me suis dit que la pudibonderie actuelle enverrai cet artiste en prison pour « représentation de délit ou crime » et le modèle masculin pour « atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans » 🙂 Lorsque cette statue a été faite en 1921, je pense que tant l’artiste que les modèles n’avaient en tête autre chose que l’expression de l’amour paternel pour sa fille.

Le parc Vigeland de Oslo en Norvège est traversé par d’innombrables statues de pierres dont la représentation des personnage est nue et lascive. L’art scandinave a le goût d’une certaine provocation 🙂

La place centrale de Östensund est ensoleillée est en pente. Comme Neuchâtel, la ville descend jusqu’au lac, et s’entend en hauteur.

L’architecture est bien celle des pays du nord où sont mélangé les nouvelles matières comme le verre ou le béton, mais le bois reste une matière bon marché et en abondance, ce qui fait que beaucoup de maisons sont encore construite en bois.

Près de l’Hôtel de Ville, j’ai trouvé cette oeuvre de bronze représentant une maîtrise dont le son est diffusé par des hauts parleurs situés sous les statues. Cela donne un air très poétique à l’endroit.

Il est temps de se boire une bonne bière et j’ai une pensée pour Patrice, le Chef-Pilote de l’Aéro-Club que je préside en France : Ici, on ne sert la bière qu’avec une quantité mini de 4 dl !!!

Il y a beaucoup de lieux de culte à Östersund. A croire que les gens ont des choses sur la conscience 🙂 Ci-dessus, une église qui est reliée au lac par une rue en pente continue. Östersund est quadriée par des rues à 90 ° comme on trouve à La Chaux de Fonds.

Des tombes relativement anciennes jonchent le pourtour de cette petite église sur les hauteurs de la ville.

Ce grand bâtiment qui est en fait un château domine le lac. Je n’ai pas pu savoir quelle était devenu sa fonction, mais il retrace la présence importante des grandes familles nobles du royaume de Suède.

Autre bâtiment sur les hauteurs de Östersund. Cette ville possède une université assez importante (2.000 élèves) et évite ainsi le déracinement des jeunes lors de leurs études.

Encore une église… Si le parc devant recueille des jeunes avachis qui boivent de la bière, l’église reçoit le soleil de minuit sans problème, vu sa hauteur 🙂

Mais bon, le temps passe. Il est temps de trouver un bon resto et de faire une petite fiesta afin de connaître un peu plus le monde indigène de Östersund.

Alors, je mets off le reportage, et passons aux choses sérieuse :p